Lawrence Ferlinghetti - Comment peindre le soleil
N'Y A-T-IL PAS ENCORE LES LUCIOLES
N'y a-t-il pas encore les lucioles
N'y a-t-il pas encore les trèfles à quatre feuilles
Notre terre n'est-elle pas toujours aussi belle
nos champs épargnés par les armées ennemies
nos villes jamais bombardées
par des envahisseurs étrangers
jamais occupées
par des armées de fer
parlant des langues de fer
Nos guerriers ne sont-ils pas toujours aussi vaillants
prêts à nous défendre
Nos sénateurs ne portent-ils pas
encore de belles toges
Ne sommes-nous pas encore le grand peuple
du plus grand pays du monde entier
Ce pays n'est-il pas un pays libre
Ces champs ne sont-ils pas encore nôtres
nos jardins débordants de fleurs
nos navires pleins de marchandises
Et pourquoi donc certains craignent-ils tant
le déferlement d'invasions barbares
déferlant déferlant
en masses éparses
(Quel est donc ce bruit qui frappe l'oreille
ce roulement de tambours roulant?)
Rome n'est-elle pas toujours Rome
Los Angeles n'est-elle pas toujours Los Angeles
Ne sont-ce pas là les derniers jours de l'Empire romain
La beauté n'est-elle pas encore la beauté
Et la vérité toujours la vérité
N'y a-t-il pas encore des poètes
N'y a-t-il pas encore des amants
N'y a-t-il pas encore des mères
des frères et des soeurs
N'y a-t-il pas encore la pleine lune
à chaque mois
N'y a-t-il pas encore les lucioles
N'y a-t-il pas encore les étoiles la nuit
Ne pouvons-nous pas encore les contempler
au coeur de la nuit
alors qu'elles nous révèlent
nos destins manifestes?
source : http://www.studionotes.org/26/ferlinghetti.html
ARE THERE NOT STILL FIREFLIES
Are there not still fireflies
Are there not still four-leaf clovers
Is not our land still beautiful
our fields not full of armed enemies
our cities never bombed
by foreign invaders
never occupied
by iron armies
speaking iron tongues
Are not our warriors still valiant
ready to defend us
Are not our senators
still wearing fine togas
Are we not still a great people
in the greatest country in all the world
Is this not still a free country
Are not our fields still ours
our gardens still full of flowers
our ships with full cargoes
Why then do some still fear
the barbarians coming
coming coming
in their huddled masses
(What is that sound that fills the ear
drumming drumming?)
Is not Rome still Rome
Is not Los Angeles still Los Angeles
Are these not the last days of the Roman Empire
Is not beauty still beauty
And truth still truth
Are there not still poets
Are there not still lovers
Are there not still mothers
sisters and brothers
Is there not still a full moon
once a month
Are there not still fireflies
Are there not still stars at night
Can we not still see them
in bowl of night
signalling to us
our manifest destinies?
N'Y A-T-IL PAS ENCORE LES LUCIOLES
N'y a-t-il pas encore les lucioles
N'y a-t-il pas encore les trèfles à quatre feuilles
Notre terre n'est-elle pas toujours aussi belle
nos champs épargnés par les armées ennemies
nos villes jamais bombardées
par des envahisseurs étrangers
jamais occupées
par des armées de fer
parlant des langues de fer
Nos guerriers ne sont-ils pas toujours aussi vaillants
prêts à nous défendre
Nos sénateurs ne portent-ils pas
encore de belles toges
Ne sommes-nous pas encore le grand peuple
du plus grand pays du monde entier
Ce pays n'est-il pas un pays libre
Ces champs ne sont-ils pas encore nôtres
nos jardins débordants de fleurs
nos navires pleins de marchandises
Et pourquoi donc certains craignent-ils tant
le déferlement d'invasions barbares
déferlant déferlant
en masses éparses
(Quel est donc ce bruit qui frappe l'oreille
ce roulement de tambours roulant?)
Rome n'est-elle pas toujours Rome
Los Angeles n'est-elle pas toujours Los Angeles
Ne sont-ce pas là les derniers jours de l'Empire romain
La beauté n'est-elle pas encore la beauté
Et la vérité toujours la vérité
N'y a-t-il pas encore des poètes
N'y a-t-il pas encore des amants
N'y a-t-il pas encore des mères
des frères et des soeurs
N'y a-t-il pas encore la pleine lune
à chaque mois
N'y a-t-il pas encore les lucioles
N'y a-t-il pas encore les étoiles la nuit
Ne pouvons-nous pas encore les contempler
au coeur de la nuit
alors qu'elles nous révèlent
nos destins manifestes?
source : http://www.studionotes.org/26/ferlinghetti.html